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2 février 2010 | Maroc

Maroc: 14 heures de garde à vue pour des bébés Chrétiens

Pas un mois ne se passe sans que le Maroc n’applique l’article 220 de son code pénal interdisant la diffusion des religions non musulmanes, en étant assuré d’aucune protestation internationale, la « Gauche Marrakech » (expression du journaliste André Bercoff) et la droite d’intérêt craignant pour la tranquilité de ses weekends dorés

Lu sur Portes Ouvertes ONG au service des Chrétiens persécutés :

« Pas moins de 15 véhicules militaires ont entouré la maison. Les chrétiens présents n’en revenaient pas : ils s’étaient juste réunis pour participer à une formation biblique. Les faits se sont déroulés le 4 février dernier à Amizmiz, une petite ville au Sud de Marrakech. 18 personnes, dont 5 enfants, étaient réunis dans une maison privée lorsqu’environ 60 officiers, deux capitaines et un colonel des forces armées royales marocaines ont fait irruption dans le bâtiment. Ils ont arrêté tout le groupe, confisquant les bibles et deux ordinateurs.
Les chrétiens marocains ont été retenus en garde à vue pendant plus de 14 heures avant d’êtres libérés. Deux bébés de six mois et trois enfants de moins de 4 ans étaient avec eux. « Pendant tout ce temps, ils nous répétaient que ces arrestations avaient été personnellement ordonnées par le nouveau ministre de la justice marocaine et par le plus haut commandement de la gendarmerie, le général Housni Benslimane » explique le responsable de cette formation dont nous ne pouvons pas révéler le nom pour des raisons de sécurité. Dans le groupe, se trouvait aussi un étranger qui a été immédiatement expulsé du pays. Selon une agence de presse arabe, l’opération a été ordonnée « suite à des informations sur une réunion secrète destinée à initier des gens au christianisme et qui pourrait ébranler la foi des musulmans et les valeurs du Royaume ».
En mars et en décembre derniers, la police avait déjà interrompu deux autres formations réunissant des chrétiens d’origine musulmane. Tous les participants avaient aussi été arrêtés et interrogés pendant plusieurs heures avant d’être relâchés le lendemain.(…)
L’article 220 du code pénal condamne toute tentative destinée à faire changer d’avis un musulman au sujet de sa foi. Un porte-parole du gouvernement marocain a déclaré en avril 2009 : « La liberté de religion ne signifie pas la liberté de choisir sa foi ».
Pourtant, les chrétiens marocains ne se sentent pas en contradiction avec les valeurs nationales, bien au contraire. Comme nous l’explique un pasteur : « Les chrétiens marocains sont fiers d’être Marocains. Ils désirent simplement avoir leur droit à la liberté religieuse reconnue et acceptée par le gouvernement.»