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22 février 2011 | Égypte

Égypte : deux assassins de Nag-Hammadi acquittés par la « justice » islamique

Un scandaleux acquittement non couvert par les médias français, la peur de « stigmatiser » une charia qui ne considère pas la vie des Chrétiens ? Des victimes trop chrétiennes…

(Agence AINA 20-02-2011 source en anglais)- La Cour de la sûreté de l’État égyptien a acquitté deux des trois suspects du massacre de Noël à Nag Hammadi en Janvier 2010, où six coptes, âgés de 16 à 23, furent tués par des tireurs musulmans embarqués en voiture. Les Coptes furent tués alors qu’ils sortaient de l’église après avoir célébré la messe de minuit de Noël à Nag Hammadi, située à 600 km au sud du Caire Un piéton musulman passant fut également tué et neuf Coptes grièvement blessés (AINA 07/01/2010).

Les trois accusés musulmans de la fusillade s’appellent Mohamed Ahmed Hussein, plus communément connu sous le nom Hamam el-Kamouny, Qurshi Abul Haggag et Hendawi Sayyed. Mohamed Ahmed Hussein, 39 ans, a été condamné à mort par le tribunal le 16 Janvier et les deux autres ont été acquittés aujourd’hui. L’accusation fut pourtant lourde : recourt à la force en vue de troubler l’ordre public et d’intimider les citoyens, assassinat prémédité de sept personnes, possession illégale d’armes à feu, tentative d’assassinat sur neuf autres personnes !
Mgr Cyrille, l’évêque orthodoxe copte de Nag Hammadi, a déclaré: « La cour a imposé une condamnation à mort, car un musulman a été tué, et le système judiciaire égyptien passe par pertes et profit le sang des six coptes assassinés, qui n’ont aucune valeur pour la société. Ce verdict attriste tous les chrétiens à travers le monde, car cela montre vers quoi mène l’application de la charia islamique par l’État, pour tous les chrétiens en Égypte. » Il a expliqué que, conformément à la charia le sang d’un musulman, victime Ayman Hisham, est payé par le sang d’un musulman, Al-Kamouny; depuis un musulman est mort, un musulman a obtenu la peine de mort.

Mgr Cyrille a déclaré que, conformément à la loi, un complice d’un crime doit être traité sur un pied d’égalité avec la personne ayant commis le crime. « Alors, où est cette loi et pourquoi a-t-elle été court-circuité dans ce cas et pourquoi les deux complices ont été acquittés ? » Il a déclaré que ce verdict ramené la tristesse et la douleur des familles des victimes qui espéraient obtenir pour le deuxième suspect la prison à vie – si ce n’est pas la peine de mort – et pour la troisième un ’emprisonnement d’au moins quinze ans, mais pas une acquittement. « C’est pourquoi nous savons qu’en Égypte le sang d’un chrétien ne vaut rien. »

Mgr Cyrille a accusé le juge d’être injuste et a dit qu’il est en contact avec les avocats pour discuter de la possibilité de présenter un recours devant le gouverneur militaire. « Si je n’avais pas signalé avoir vu Al-killer Kamouny il aurait été acquitté comme le reste de l’acquittement des cas précédents. »

Selon l’évêque, le pape Shenouda III est très attristé par ce verdict.

George Sobhy , l’un des avocats copte en charge de l’affaire, a déclaré le verdict est injuste « pour le sang de la jeunesse qui a été versé dans les rues de Nag Hammadi. » Il a dit que les enquêtes confirment que les suspects ont été complices d’Al-Kamouny, même le tribunal décrit comme tel. « Nous avons été choqués que le tribunal les ait acquittés, nous nous attendions à la prison à vie pour le complice seconde et 15 ans pour le troisième. » Tribunal aujourd’hui regardé comme si il avait l’intention de donner à tous les acquittements de l’accusé. Je crois que si Al-Kamouny pas été déjà donné la peine de mort le 16 Janvier, le tribunal peut aujourd’hui lui ai donné aussi un acquittement.

Sobhy a déclaré qu’en raison de la situation actuelle dont le manque de sécurité, aucun des accusés ont été présentés devant les tribunaux, et les familles des victimes et les médias étaient absents. « Le tribunal a saisi l’occasion de la situation actuelle et rapidement rendu ce verdict, comme s’il s’agissait d’une affaire pénale normale. »

Depuis la cour est une cour de sûreté de l’État, seul le ministère public a le droit de recours, mais ils s’appliquent au procureur général de faire appel de ce verdict. « Les gens pensent que la police est corrompue, dit-elle, mais après 20 ans de pratique comme avocat, je peux confirmer l’organe le plus corrompu du système est le système judiciaire égyptien. »

Sobhy dit qu’il a reçu des centaines d’appels de gens déçus par le verdict. « tout le monde pensait que, après le massacre du 25 Janvier et la Révolution, les choses allaient changer, mais malheureusement, la corruption est enracinée partout. Ce verdict prouve seulement que les discours récents sur l’égalité, la justice et la liberté de la croyance religieuse n’est qu’un bavardage vide. Si notre constitution se base toujours sur la charia, alors l’amère vérité est qu’en tant que chrétiens, nous n’avons pas place ou de valeur dans ce pays. »

Commentaire de l’Observatoire : L’Égypte de Moubarak a déjà une constitution adossée à la charia, référence ultime de la justice égyptienne. Ainsi, le changement de religion est interdit dans le sens musulman-chrétien, le témoignage d’un chrétien est inférieur à celui d’un musulman, tout comme celui des femmes (dont le droit à l’héritage est divisé par deux). Les homosexuels vont en prison. L’enseignement de l’islam est obligatoire à l’école, même pour les chrétiens, et les imâms sont fonctionnarisés. Etc, etc.