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20 mai 2011 | Égypte

Égypte : l’inquiétude grandit chez les Coptes chrétiens

Extrait de l’hebdo Al-Ahram du 18 au 24 mai 2011 :

« Nous sommes une population en danger », a annoncé le premier ministre Essam Charaf, deux jours après l’incident d’Imbaba. Les scènes de religieux musulmans et chrétiens qui s’embrassent devant les caméras et les manifestants qui tiennent la croix d’une main et le Coran par l’autre et ces discours creux que l’on entend tous les jours dans les médias n’ont plus de crédibilité.

(…) Frères musulmans, salafistes, Al-Tabligh wal daawa et d’autres noms de courants islamiques reviennent souvent dans les discours des Égyptiens. « Je vais émigrer si les islamistes arrivent au pouvoir », affirme Noha, qui ne s’imagine pas vivre une guerre civile comme cela s’est passé au Liban ou en Iraq. En fait, ces courants religieux ont toujours existé en Égypte mais n’étaient pas aussi apparents ni influents. Ils étaient aussi très contrôlés par les services de sécurité.

(…) Après le 25 janvier, ces courants religieux ont profité de cette marge de liberté pour jouer un rôle politique tentant d’imposer leurs lois et leurs idées. « Je ne comprends pas pourquoi on n’applique pas la loi de manière rigoureuse. Où sont les Azharites qui prônent l’islam modéré ? Ils doivent intervenir. On ne voit que des gens comme Mohamad Hassane et Safouat Hégazi, des salafistes, qui se chargent de résoudre les problèmes », commente Adel Ibrahim, professeur à l’université.

(…) D’un côté, les Frères musulmans cherchent à gagner du terrain en réalisant des progrès sur la scène politique, et de l’autre côté, les salafistes (un groupe qui prétend suivre le comportement des premiers musulmans) organisent des manifestations ou des mouvements de protestations soutenant le port du niqab. Ils se sont acharnés pour retrouver cette chrétienne convertie à l’islam et prétendent que l’église l’a cachée pour la forcer à retourner à sa religion. Ces salafistes appellent aussi à un État islamique et non pas civil. Karim, ingénieur, ne voit aucun inconvénient que le pouvoir soit entre les mains d’un gouvernement islamique, mais à condition que la religion soit appliquée correctement et non pas de véhiculer un islam rigide comme c’est le cas aujourd’hui.

« Tout le monde veut du bien pour ce pays. Mais ce que l’on voit actuellement semble aller en faveur des idées extrémistes importées de l’étranger et de ce clan qui lutte pour arriver au pouvoir », dit Soheir, à la retraite. Elle poursuit en montrant des coupures de presse qu’elle rassemble depuis le 25 janvier. Au début, les Frères musulmans avaient annoncé que leur participation serait de 30 % à l’Assemblée du peuple et qu’ils ne comptent pas se présenter à la présidentielle. Soheir sort un autre journal de date différente où les Frères musulmans espèrent atteindre les 50 %. Lire l’article intégral sur Al-Ahram