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24 septembre 2012 | Tunisie

Tunisie: Ennahda selon le professeur Hamadi Redissi

Juriste et écrivain, Hamadi Redissi est professeur de sciences politiques à l’Université de Tunis. Il est l’un des penseurs critiques de la modernité dans le monde arabe. Hamadi Redissi est membre fondateur, avec le politologue tunisien Riadh Sidaoui, du Centre arabe de recherches et d’analyses, basé à Genève3, dont le nom change en 2010 en Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps)

Dans le numéro de décembre du Courrier de l’Atlas, il est longuementn interrogé sur le parti islamiste tunisien Ennhada ayant remporté les élections.

« Ennhada se dit un parti civil, mais commence tous ses meetings par la basmallah [ = Au nom d’Allah, le miséricordieux etc.], du takbir » [= cri de guerre historique en islam] et quelques versets du coran. Il les fini par le rappeur Psycho M, un rappeur antisémite, misogyne et violent (il avait notamment appelé au meurtre du cinéaste Nouri Bouzid) »

« ils [les islamistes d’Ennahda] entretiennent cette ambiguité de la condamnation ferme de la violence publiquement, mais dans le même temps, au niveau de la prise de position, la condamnation de l’atteinte à ce qu’ils appellent le « sacré » ou encore « les bonnes moeurs » et autres arguments de cette nature justifient la violence à demi-mot. (…) Une police des moeurs est entrain d’être instituée, une sorte de hissba, de commanderie du Bien et d’interdiction du Mal sur le modèle wahhabite, mais dont j’anticipe que les islamistes vont se disculper. Ils nous diront dans les jours à venir qu’ils n’ont rien à voir avec ces dérives »

« Ennahda est une hydre à plusieurs têtes(…) Ennahda est dans un flou artistique régulièrement entretenu et inquiétant.(…) Aussi bien avant qu’après les résultats [des élections], Ghannouchi affirme que les salafistes sont ses « frères » et qu’ils ont le droit d’avoir un parti légal. Ce parti étant contre la démocratie, contre le pluralisme, et voulant appliquer la charia in integrum, sans le jeu de référentialité ou ou les ruses sémantiques de Ennahda«