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29 juillet 2016 | France

Valls veut «des imams formés en France et pas ailleurs» : Pourquoi il ne l’imposera pas.

valls-serieux_field_image_principaleFlorilège d’annonces aujourd’hui sur l’organisation de l’islam en France, avec un éventuel concordat croit savoir le Canard Enchainé, un ballon d’essai pour tester les réactions certainement.

Sur l’arrêt des financements étrangers, ce virage à 180° un mois après que le préfet (piloté par Beauvau) ait imposé une mosquée financée par l’Arabie Saoudite à Nice, n’est pas crédible. Les nombreux chantiers de mosquées financés par le Qatar ou l’Arabie ne s’arrêteront pas, surtout dans des circonscriptions où l’électorat musulman est indispensable à la gauche. D’autant que cela va à rebours de la position traditionnelle de la gauche (et de la droite), à savoir un simple contrôle de l’identité des donateurs via la Fondation des oeuvres de l’islam adossée à la Caisse des dépôts, mise en place par Dominique de Villepin en 2004. Aussi, Manuel Valls parle de mesure seulement « temporaire » et non de principe à adopter, comme le veut le Front National. 

La proposition que «les imams soient formés en France et pas ailleurs», n’est pas forcément rassurante, car ce sont les Frères Musulmans de l’UOIF via leurs deux écoles d’imâms (Nièvre et Seine-Saint-Denis) qui forment le plus d’imâms dans l’hexagone. Et quant à l’école d’imâms de la Grande Mosquée de Paris, nous avons repéré dans son Guide de l’étudiant des références islamistes comme Youssef Al-Qaradawi, favorable au meurtre des apostats, juifs et homosexuels, ainsi que Abi Zayd Al Qayrawâni qui préconise la conversion, la soumission ou la mort pour les non musulmans (et aussi le meurtre des homosexuels) dans son Epître (Risâla) incontournable chez les malékites du Maghreb. 

Aussi c’est très mal connaitre le monde musulman, où les prestigieuses universités Al-Azhar (Le Caire), Qarawiyine (Fez) , Abdelkader (Constantine) et de Médine font référence.

La plupart des imâms exerçant en France ont été formé dans ces universités islamiques étrangères, interdire qu’ils exercent susciterait une vigoureuse levée de boucliers chez les musulmans pratiquants, et serait l’assurance pour le PS de voir ses électeurs traditionnels partir chez Jean-Luc Mélenchon ou Alain Juppé, ce dernier étant proche de l’UOIF à Bordeaux.