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L’argentier d’Al-Qaïda était bienvenu en France en 2011, au nom de l’amitié franco-qatari du gouvernement Fillon

nos très chers emirsLe livre Nos très chers émirs, sont-ils vraiment nos amis ? de Christian Chesnot et Georges Malbrunot (Michel Lafont, 2016) contient de nombreuses révélations. On y apprend que le principal financier d’Al-Qaida, le qatarien cheikh Omer al-Nouaimy était autorisé à séjourner en France au vu et su des autorités françaises. Les excellentes relations du gouvernement Fillon avec la dictature islamiste permirent l’impensable. François Fillon a continué d’aller au mal nommé Forum de Doha pour la démocratie jusqu’en 2013, avec d’entamer un virage à 180° alors que l’opinion française commençait à être sensibilisée au rôle néfaste du Qatar. 

Pages 113 et suivantes du livre, nous lisons :

« Rien de plus facile que d’entrer en contact avec cheikh Abdulrahmane bin Omer al-Nouaimy, même s’il figure depuis 2014 sur une liste noire des Etats-Unis et de l’Union européenne. Il suffit de laisser un message sur son répondeur qui vous accueille avec des chants religieux, avant que son secrétaire ne vous rappelle pour un rendez-vous fixé au lendemain à son bureau du Centre arabe pour la recherche et les études. En bordure de la route de Salwan, à la périphérie de Doha, l’établissement, plutôt ancien, ne paie pas pas de mine. […] Qui est cheikh Nouaimy ? Un financier du djihad qui a transféré des millions de dollars au cours de ces dix dernières années aux filiales d’al-Qaïda en Irak, en Syrie, en Somalie et au Yémen, selon le Département américain au Trésor, qui le qualifie de « terroriste spécialement ciblé » pour avoir « assisté, sponsorisé ou apporté une aide financière, matérielle ou technologique » à des organisations terroristes.

Bref, Abdulrahmane al-Nouaimy est tout sauf un second couteau. Jugez plutôt ! Au milieu des années 2000, il versa chaque mois 2 millions de dollars à al-Quaida en Irak- l’ancêtre de Daech- puis finança le groupe libanais Osbat al-Ansar du camp de réfugiés palestiniens d’ Eïn Héloué, au sud de Beyrouth. En 2014, il transféra encore 600 000 dollars à Abou Khaked al-Souri, l’envoyé en Syrie du chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri. Enfin, il fournit 250 000 dollars à la direction d’al-Shabaab, le groupe somalien lié à al-Qaïda. […]

Proche du diwan al-emiri – le bureau de l’émir-, son ONG est soupçonnée d’être financée par l’Etat qatarien. Il faut dire que ses liens avec l’élite dirigeante sont anciens […] l’émir Hamad en fit son émissaire auprès des figures djihadistes comme le Yéménite Abdelmajid al-Zindani, un ancien proche de Ben Laden, également réclamé par les Etats-Unis.

[…] Le pouvoir le laisse organiser des conférences aux accents violemment anti-Occidentaux. « j’ai de bons rapports avec le diwan al-emiri, c’est mon droit d’être en désaccord avec la politique suivie par les Etats-Unis.» […]

Quitte à mentir allègrement, le cheikh jure que le Qatar n’a pas plus financé les Frères Musulmans que les autres révolutionnaires en Syrie, en Egypte et en Libye. « Nous avons toujours appuyé les choix des peuples. Si le peuple soutient les islamistes, nous le soutenons. Même s’il y a eu des protestations, le Front al-Nosra (la branche locale d’al-Qaïda) a été accepté par le peuple syrien. Si les gens veulent al-Nosra, c’est leur droit ! »

[…]

Fin 2011, l’argentier d’al-Qaïda est venu à Paris sans être inquiété par les autorités françaises, à l’époque très proches du Qatar. Opposant syrien vivant dans l’hexagone, Haytham Manna se souvient encore de son diner avec Al-Nouaymi […] » Lire la suite dans le livre Nos très chers émirs, sont-ils vraiment nos amis ? Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Michel Lafont, 2016

Cette bienveillance à l’égard des cheikhs islamistes du Qatar tenait lieu de politique sous le gouvernement Fillon. Nous avions rencontré un membre du cabinet du Premier ministre en 2010, auquel nous avions soumis nos inquiétudes quant à la venue annuelle du cheikh Yussef al-Qaradawi au congrès de l’UOIF, également qatarien et ami de l’émir al-Thani. Ce maître à penser des Frères Musulmans prescrit de tuer les juifs, les apostats, les homosexuels, et perçoit Hitler comme un « châtiment divin », espère de tout son cœur qu’un autre châtiment sera administré aux Juifs « par la main des musulmans ». Le discret conseiller de François Fillon à la sécurité nationale nous confia dépité : « Nous lui accordons des visas de séjour pour ne pas fragiliser nos positions à l’export ». Ainsi mieux vaut sauver quelques contrats, quitte à laisser se fomenter les vocations djihadistes en France. Voilà la tournure d’esprit qui présidait à la gestion de l’islam par la « droite républicaine ».

30 ans de laxisme gouvernemental ont permis de laisser croitre un magma islamiste en France, au grand jour et avec l’assentiment des gouvernements successifs. Il est dorénavant trop tard, les Frères Musulmans de l’UOIF contrôlant 250 mosquées, les salafistes 120, les tablighi 143, et les turcs plus de 150. Lire nos enquêtes Mosquées Radicales (DMM, 2016) et Ces Maires qui courtisent l’islamisme (Tatamis, 2015).

Les coupables risquent d’être réélus en 2017. L’équipe de François Fillon est composée de maires et députés qui aident les mosquées les plus radicales localement.

Observatoire de l’islamisation- 22 décembre 2016.