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23 février 2017 | Actualités

Financement public des mosquées : les responsables du Modem (Bayrou) interrogés par Joachim Véliocas.

( article d’avril 2009 remonté suite au retour de Bayrou sur la scène politique)

En réaction aux révélations du quotidien 20 minutes annonçant qu’une mairie dirigée par le Mouvement Démocrate (Modem) de François Bayrou, Epinay-sur-Seine, avait financé sur le budget municipal une mosquée déguisée en centre culturel pour un montant de 2 millions d’euros, j’ai personnellement contacté tous les présidents départementaux du Modem afin de leur poser les mêmes questions :

« La presse vient de révéler le financement public d’une mosquée par le maire Modem Hervé Chevreau à Epinay-sur-Seine :

– Est-ce une pratique concertée et élaborée par le bureau politique du Modem ?
– Quel est votre positionnement quant à cette pratique ?
– Si vous êtes solidaire de ce maire, pourquoi ?
– Si vous n’êtes pas d’accord avec cette pratique, allez vous protester en interne ?
– Si le Modem de condamne pas cette pratique, allez vous rester dans ce mouvement politique ?
– Ne craigniez vous pas que cette pratique décrédibilise le projet politique du Modem en pleine campagne européenne ?

Sur les 90 présidents départementaux questionnés, seulement 10 ont répondu. Les autres préférant sans doute la technique de l’esquive face à ce qui pourrait rebuter plus d’un électeur potentiel, d’autant que Mr Bayrou fait de la moralité en politique son principal axe de campagne, sans parler de son indépendance revendiquée face aux lobbys…

Voici les réponses des responsables départementaux du parti de François Bayrou :

– Raoul Mestre, président du Modem en Vendée fait entièrement confiance en la moralité du maire d’Epinay-sur-Seine :

« Le Modem est un parti relativement libre et chaque élu local déclare et agit en fonction des demandes de sa population en respectant le jeu démocratique si important pour obtenir l’avis de chacun. La situation d’Epinay n’est pas celle de La Roche sur Yon ou je suis élu et qui veille à ce qu’il y ait des lieux de cultes à disposition de ceux qui le souhaitent. Voilà la liberté. Et la Loi de la République oblige à l’entretien des bâtiments des lieux de culte par les communes.Qui finance à Epinay et dans quelles conditions ? Je ne sais mais je pense que cet élu surtout si il est au Modem respecte la Loi ! »

 

 – Louis Marie Joguet, Vice-Président du MoDem-Vendée, Maire de la Commune de Mallièvre et Vice-Président de la Communauté de Commune de Mortagne sur Sèvre (il tient à tous ses titres) est également sur la même longueur d’onde. Tout d’abord il est conscient que le siège parisien se refusera certainement à toute condamnation « Je ne sais pas si le MoDem national portera sur la place publique sa réaction, mais je serais surpris qu’il n’y en ai pas« . Mr Joguet assume complètement en arguant de l’éternel chantage disant en substance : soit on leur paye des mosquées, soit nous serons responsables de leur radicalisation:

 » La situation de la laïcité en France pose un certain nombre de problèmes que certains élus règlent tant bien que mal, souvent pour éviter des violences liées à la marginalisation d’une population en voie de radicalisation. (…)les raisons mêmes qui ont poussé ce collègue Maire à prendre ce risque important me restent inconnues et je suppose que si elles reposent sur les valeurs que nous défendons au MoDem, le respect de l’Homme doit être au centre de ces risques. Et être élu c’est souvent prendre des risques ( ndr: avec la loi donc !) pour ses administrés. Mais je trouverais dommage que sur la simple lecture d’un article de journal nous puissions condamner l’action d’un Maire (et de son équipe municipale) et le MoDem dont il porte l’étiquette. »

Autre responsable favorable au financement public, Jean- Marie Cousin , président du Mouvement Démocrate Meuse, maire de Ville en Woëvre et conseiller général de la Meuse :

« L’argent public sert aussi à financer des églises et pas forcément celles qui ont valeur de patrimoine architectural. Si j’étais prêt de partager votre avis ce serait à une condition : avoir une politique UNIVOQUE vis à vis de toutes les religions. Soit la laicité consiste à ignorer les nécessités du culte quel qu’il soit, soit elle les finance tous et selon des régles bien définies et identiques pour tous. Je ne crois pas que ce soit le cas dans notre pays. Votre opinion me semble donc partiale (sic) »

En substance, Jean-Marie Cousin, serait prêt à ne pas financer de mosquées à la seule condition que l’Etat laisse tomber en ruine les cathédrales de Strasbourg, Chartres, Orléans, Rouen, Nantes, Bordeaux, Moulins et Bayonne ayant besoin de restaurations urgentes (voir un article de Valeurs, la cathédrale moins bien lotie que la mosquée). Ou comment l’ethnomasochisme déroule le tapis vert à l’islam conquérant. Mais qui peut être vraiment surpris par le parti d’un François Bayrou refusant de mentionner les racines chrétiennes de l’ Europe dans une constitution européenne, s’offusquant que le drapeau français soit mis en berne le jour de la mort de Jean-Paul II, « pas fana » de la réception du pape à l’Elysée (pourtant chef d’état) et contempteur de Benoit XVI. Tout en se disant « catholique »…comprendra qui pourra.

– Danielle Jeanne, présidente du Modem dans l’Eure, refuse de condamner cette pratique permettant, selon elle, de contenir l’islamisme radical. Aussi, l’ Etat entretenant les églises il lui paraît normal d’en faire autant avec les colons musulmans, en mettant sur un pied d’égalité l’identité constitutive de la France et l’ irruption soudaine d’une idéologie politico-religieuse étrangère et revendicative :

« Sur le fond: nous entretenons tous nos églises dont le but n’ est pas uniquement de servir pour un concert ou une expo, la plupart des maires sont en bonne relation avec les prêtres qui résistent encore dans nos campagnes et c’ est parfaitement acceptable parce que nous sommes un pays de tradition catholique même si peu d’ entre nous sont encore pratiquants. Que se passe -t-il pour les musulmans en France? ou bien dans les banlieues; ils utilisent des caves et des hangards ou bien ils se font contrôler par des islamistes tout à fait prêts à utiliser des fonds du Moyen Orient et les imans prêchent un intégrisme totalement opposé à nos valeurs républicaines. Pour connaître bien des musulmans parfaitement intégrés et républicains, en avoir discuté avec eux, je crois qu’ il vaut mieux favoriser un islam tolèrant qui respecte nos règles républicaines »

– Antoine Vielliard, responsable du Modem en Haute -Savoie, trouve aux 2 millions de Chevreau des circonstances atténuantes :

 « je suis par principe oppose au financement de bâtiments qui ont des fins religieuses. Cependant ce principe trouve très vite ses limites lorsqu’on constate dans presque toutes les communes de France (et en particulier dans les communes de Haute Savoie) que les Eglises sont les bâtiments publics les mieux entretenus. Elles sont souvent mieux entretenus que les gymnases qui sont pourtant plus fréquentés. A Saint Julien en Genevois, commune bien plus petite qu’Epinay, une somme presque aussi importante a été utilisée pour rénover l’Eglise. Dans ce contexte le principe de neutralité des institutions publique interdit de se désintéresser totalement des lieux de culte musulman. »

Pierre le Guérinelprésident du Modem des Yvelines emploie exactement les mêmes arguments pour dédouaner Chevreau : « Ce n’est pas le MoDem en tant que tel qui est en cause mais une personne du MoDem, ce qui a mes yeux est différent.La loi de 1905 ne concerne pas, a proprement parlé, la laïcité qui relève d’un autre domaine, mais de séparation des pouvoirs. L’entretien et la rénovation des bâtiments religieux sont à la charge des communes me semble t’il !«  Ce dernier semble confondre rénovation et construction !

– Eric Guérin, président du Modem de la Nièvre :

 « Il nous est difficile de juger les choix et orientations budgétaires d’un maire de la banlieue parisienne, notre département étant totalement rural. Il nous semble toutefois juste que tous nos concitoyens puissent exercer leur pratique religieuse dans des conditions acceptables et respectueuses. Le projet urbain d’Epinay entraine la fermeture puis la destruction de l’ancienne mosquée dans le but de construire des logements à cet emplacement. Il nous semble qu’en ces circonstances, il est indispensable de proposer un autre lieu de rencontre à la communauté musulmane. Sinon, nous aurions retrouvé la situation de Montreuil où l’islam se pratique dans les caves ou au pied des immeubles suite à un recours de l’extrême droite. Il ne faut pas non plus oublier que les fonds publics financent les travaux des édifices catholiques, lieux de culte, depuis le début du XXème siècle. Les fonds publics proviennent des prélèvements directs et indirects sans discrimination religieuse : les musulmans vivant en France participent donc à l’entretien de ces bâtiments. Le temps est peut-être venu de ne plus dresser les Français les uns contre les autres. » Commentaire : 2 millions d’euros le dédomagement d’une petite salle de prière, cela parait être plutôt généreux !

– Philippe de Longevialle, président du Modem de l’Isère, également victime du chantage à l’extrémisme :
« La religion musulmane est aujourd’hui la 2ème religion de France, mais c’est aussi la plus récente.
Elle ne dispose donc pas de lieux de culte, contrairement aux autres religions dont les lieux sont nombreux, anciens et ont été souvent bâtis par l’Etat avant la loi de 1905. Pour éviter que la religion musulmane ne se pratique dans des « caves », hors de tout contrôle si ce n’est pas des mouvements extrémistes, et pour éviter les financements extérieurs (type monarchies du Golfe ou Iran, voire Algérie qui mettent ainsi la main sur les lieux de culte) il parait souhaitable que des lieux officiels et « ouverts » soient créés. Or la loi ne permet pas de les financer et les pratiquants, souvent pauvres, ne peuvent les financer intégralement.Certains Maires, de toutes tendances, aident donc de manière indirecte ces lieux de culte à se créer en toute visibilité et je pense que c’est souhaitable pour les raisons évoquées. »

D’autres présidents de fédération, apparemment en minorité, condamnent la subvention, tout en voulant continuer de se battre aux côtés de François Bayrou :

Pascal Landréat président du Modem dans l’Aube est lui très clair : « En tout état de cause c’est un comportement que je réprouve et que je combat ». Pour Franck Piffault, autre responsable lucide « Je ne suis pas au courant de cette affaire (s’agissant d’une affaire municipale) mais il me semble que si tout est vérifié cela sera considéré comme illégal dans le cadre de n’importe quel jugement d’un TA. Il y a de le jurisprudence en la matière (j’ai en mémoire un cas à Montpellier avec Georges Frêche). »

Pour résumer nous avons seulement 2 condamnations sur 90 responsables contactés…le fait que je me sois présenté comme un sympathisant local cherchant à comprendre la position du Modem sur le financement public des mosquées explique certainement la frilosité à condamner un geste finalement « pas si grave » pour une majorité d’entre eux.

Autre précédent : Vincent Delahaye (Modem) maire de Massyinaugura le 4 janvier 2008 le panneau du permis de construire d’une mosquée monumentale avec minaret, dirigée par une association membre de la radicale UOIF, qui écrit dans son bulletin mensuel (n°3) que « des gens modestes, sortis du désert d’Arabie avec comme seule puissance celle de leur foi, ont pu conquérir le monde ». Afin d’aider les musulmans dans leur projet suprémaciste, la mairie de Massy avait cédé 3200m2 de terrain municipal pour 100 000 euros seulement (32 euros le mètre carré) ! Soit une subvention indirecte, pratique déjà condamnée lors de cas de figure similaires par les tribunaux administratifs de Marseille et Montreuil. Voir notre article sur la mosquée de Massy, avec de nombreuses photos. Comme pour Epinay, la direction du Modem n’avait rien trouvé à redire.

Joachim Véliocas, Observatoire de l’islamisation, avril 2009.