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6 juin 2017 | Actualités, Turquie

Les positions inquiétantes du prochain président du CFCM Ahmet Ogras

La présidence du Conseil Français du Culte Musulman est tournante. En juillet prochain, le turc Ahmet Ogras représentant de l’islam officiel turc dans le Conseil dont il est vice-président, a toutes les chances d’en prendre les rênes.

Libération lui consacre un portrait où on apprend ses liens avec le parti islamiste au pouvoir :

« Depuis la création du CFCM en 2003, Algériens et Marocains l’avaient exclusivement présidé en alternance. Mais cette succession risque bien d’échauffer les esprits. En cause, les liens d’Ahmet Ogras avec l’AKP, le Parti de la justice et du développement, au pouvoir en Turquie depuis 2002 et avec l’entourage, à Ankara, du président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Car Ogras, 46 ans, doit son ascension au sein de l’islam de France à sa belle-famille et les relations qu’elle entretient avec l’AKP d’Erdogan : son beau-frère Ali Hasal et sa belle-sœur travaillent tous deux au palais présidentiel au service des relations publiques.

Arrivé en France à l’âge de 3 ans, Ogras, fils d’ouvrier, a grandi dans le quartier populaire des Rottes à Vendôme (Loir-et-Cher). Ingénieur de formation, il a participé au milieu des années 2000 à la fondation de l’Union des démocrates turcs européens (UDTE), liée à l’AKP et parrainée par Erdogan. A ce titre, Ahmet Ogras était à la manœuvre lors de la grande manifestation franco-turque, en janvier 2012, contre la loi pénalisant la négation du génocide arménien. »Lire la suite

Dans son ouvrage Les vrais ennemis de l’Occident (L’artilleur, 2016) Alexandre del Valle dressait le portrait d’Ogras:

Lors d’un débat sur France 24 le 29 août 2016, il dérapa à de nombreuses reprises :

  • « La France se ridiculise » au sujet des burkinis interdits par des communes sur les plages.
  • Questionné par la journaliste sur l’opportunité de la présence de l’UOIF au sein de la Fondation pour l’islam de France, il répond que « ce n’est pas un problème », avec un large sourire.
  • Il est d’accord sur le financement étranger des mosquées, le fussent-elles par le Qatar. Il justifie sa position avec l’existence de l’Institut orthodoxe de Paris financé par la Russie. On appréciera le parallèle entre des pays qui financent le djihadisme international et la Russie.

Il défendit becs et ongles Erdogan en 2014, alors que déjà 90 journalistes croupissaient dans les prisons turques :