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La mosquée salafiste d’Ambérieu-en-Bugey inaugurée par le dircab du Préfet et visitée par le député LR Damien Abad

Le 7 octobre dernier, l’inauguration de la mosquée d’Ambérieu-en-Bugey, monumentale, a été l’occasion pour le directeur de cabinet du préfet de l’Ain de couper le ruban vert mettant fin à des années de travaux.

En juin dernier, le député de l’Ain Les Républicains, Damien Abad, en pleine campagne, avait visité la salle de prière dédiée aux hommes :

En quoi la mosquée est-t-elle salafiste ? Elle publie sur sa page Facebook les Fatwas (avis juridiques) des principaux savants contemporains de l’Arabie Séoudite comme Al-Uthaymine et Bin Baz :

Al-Uthaymin ?

Né en 1925. Ouléma officiel d’Arabie Saoudite mort en 2001, devenu une référence pour les salafistes en France.

Ses ouvrages sont traduits en français et se vendent bien dans les librairies musulmanes. Dans son Commentaire sur les grands pêchés  (éditions AlMadina, 2013) il rappelle que les musulmans qui délaissent la prière s’excluent de l’islam et précise que le fondateur de son école juridique ibn Hanbal, a prévu la peine de mort pour cette négligence dans l’observance.

Uthaymin prescrit aussi dans le même ouvrage la peine de mort pour les homosexuels. Concernant les couples hétérosexuels qui entretiennent des relations sans être mariés, le tarif est de cent coups de fouets, et peine de « lapidation jusqu’à la mort » s’il s’agit d’une relation adultère.

Ce grand « savant » de l’islam certifie dans ses Fatâwas sur les piliers de l’islam que nombreuses sont les « preuves que le soleil tourne autour de la terre ». Des avis juridiques complètements fous, parmi lesquels l’interdiction de faire une « collection de souvenirs » photographiques, car le prophète a dit que « les anges n’entrent pas dans une maison où se trouve une image ». Il est interdit également d’avoir des tableaux ou des images chez soi. Cet ouvrage est édité par la Librairie Nationale du Roi Fadh à Riyad, et diffusé en France par l’éditeur Daroussalam en France.

Il enseigna à la Faculté islamique de l’Imam Muhammad ibn Saoud et fut également membre du Comité de hauts savants d’Arabie séoudite et reçu le prix international du roi Fayçal le 8 février 1994 pour son dévouement à l’enseignement.

‘Abd al’-Azîz Bin Baz ?

Né en 1912, il fit un cursus classique religieux, et surmonta son handicap visuel (aveugle dès 6 ans) pour commencer une carrière de juge islamique dans la ville de Dammam. Professeur de charia à l’université de Riyad de 1953 à1960, il fut promu directeur de l’université de Médine de 1970 à 1975.

Sa première Fatwa populaire fut rédigée en 1961 à destination de partisans du panaranisme nassérien, une commande du grand mufti imprimée à des milliers d’exemplaires à Damas et au Caire. Le panarabisme était vu par le royaume comme une idéologie rivale, un nationalisme portant un sécularisme occidentalisant, alors que les arabes devaient avant tout être cimentés par l’islam authentique d’Arabie. En plus, Bin Bâz dénonçait les alliances contre nature du régime nassérien avec les infidèles, référence à l’appui soviétique. Ce qui ne l’empêcha pas d’approuver en 1991, realpolitik oblige, l’appui américain contre l’ennemi juré Saddam Hussein.

Il fut nommé Grand Mufti d’Arabie Saoudite de 1993 à sa mort en 1999.

Parmi ses positions les plus délirantes, l’affirmation en 1993 selon laquelle le soleil tourne autour de la terre, et gare à celui qui dirait le contraire, il peut être tué :

« J’ai rendu licite le sang de celui qui dit que le soleil est immobile et non qu’il tourne, et ceci après lui avoir demandé de se repentir.En effet, il s’agit de démentir la parole d’Allah, Son Livre Saint et son prophète -que la paix et la bénédiction soit sur lui- On sait de l’islam avec des preuves déterminantes et avec l’unanimité des gens de la science que celui qui dément Allah, Son prophète ou Son Livre est un mécréant, ses biens et son sang sont licites, et on lui demande de se repentir, s’il ne se repent pas il doit être tué, il n’y a pas de divergence à ce sujet entre les gens de la science. »

Dans un ouvrage intitulé « Interdits négligés par les gens [1] » présenté et annoté par Bin Bâz, est prescrit que la « Loi divine interdit la représentation » des êtres vivants, sous forme d’image ou de statues dans les foyers. Dans un délire puritain, est interdit aux hommes de serrer la main aux femmes car « cela fait partie de la fornication de la main[2] » (sic). Une femme n’a pas le droit de rester seule avec un homme, fusse-t-il médecin, ni même de s’asseoir dans un avion à côté d’un inconnu. Concernant le parfum, « la Loi divine a prescrit que le parfum des femmes est celui dont l’odeur est imperceptible » est-il sérieusement écrit.

Dans son livre Majmou’ Fatâwa wa-Maqalât Moutanawi’a, volume 3, (éditions Dâr al-Qâsim) al-‘Azîz Ibn Bâz précise la dimension offensive du jihâd guerrier :

« Si les musulmans possèdent le pouvoir, l’autorité, la force et les armes avec lesquelles ils peuvent combattre tous les mécréants, ils devraient déclarer la guerre contre eux tous et déclarer le jihad pour tout le monde, de la même façon que les compagnons l’ont fait au temps d’as-Siddiq, d’Omar et d’Othman. Le prophète a aussi déclaré cela durant sa vie après la révélation du verset de l’épée quand il s’est dirigé vers Tabouk pour combattre les Romains et avait auparavant envoyé une armée à Mo’tah pour combattre les Romains lors de la huitième année de l’hégire. Il a également préparé l’armée d’Osama avant sa mort. (…)

L’islam invite d’abord les mécréants à se convertir mais s’ils refusent, ils devraient payer la jizya, et s’ils refusent, ils devraient être combattu tant que possible comme l’a déclaré le précédent hadith de Bourayda (…)

Il existe beaucoup d’hadiths concernant cela. Ils indiquent tous que le combat en islam a pour objectif de mettre fin à la mécréance et à la déviance, et d’appeler les mécréants à accepter la religion d’Allah, et pas seulement parce qu’ils nous ont attaqués »

Ses livres sont traduits et disponibles dans les librairies musulmanes françaises. 

[1]Muhammad Sâlih al-Munajjid, Interdits négligés par les gens, revu et annoté par l’éminent cheikh Ibn Bâz, éditions Al-Hadith, 2012.

[2]Op. Cit. page 67.

(Ces deux biographies sont tirées du livre Mosquées Radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit, 320 pages indispensables pour comprendre l’idéologie des 500 mosquées ultra en France)


Mais ce n’est pas tout. Une autre page Facebook de la mosquée « Mosquée Assalam Ambérieu en Bugey » ( l’officielle citée plus haut est intitulée Essalam et non Assalam) partage un visuel de l’association de traduction de vidéos salafistes Darifton où on reconnait un soutien de Ben Laden, le cheikh indien Zakir Naik, le troisième en partant de la gauche :

Propriétaire de la chaine islamique Peace TV, Zakir Naik, dont le passeport a été révoqué en Inde pour avoir tenu des propos incitant les jeunes à partir faire le jihâd et « avoir promu la haine entre les groupes religieux » indique l’Agence d’Investigation Nationale indienne. 

Cet écrivain prolixe et téléprédicateur vedette, soutient que le Coran permet aux musulmans d’avoir des relations sexuelles avec les femmes qui sont leurs esclaves (ce qui est vrai), valide l’exécution des homosexuels et le fait de battre sa femme. Son arrestation par Interpol s’explique certainement par ses positions en faveur de Ben Laden : « Si Ben Laden combat les ennemis de l’islam, je suis pour lui. S’il terrorise l’Amérique, le plus grand des pays terroristes, je suis pour lui. Chaque musulman doit être un terroriste. S’ il terrorise le terrorisme, il suit l’islam. »

Dans une émission télévisée, Zakir Naik précisa à un téléspectateur non musulman qui le questionnait sur sa liberté religieuse que, dans un état islamique, « la propagation d’autres religions est prohibée. De même que la construction de lieux de cultes. »

Vidéo de son arrestation :