L’accord, signé lundi 11 février à Doha par les ministres qatari et français des Affaires étrangères, devrait conduire à un rapprochement accru entre le Qatar et la France. Après la parenthèse socialiste de la lune de miel avec les sarkozystes, la France veut renouer avec l’émirat bailleur de fond des Frères Musulmans. Pourtant, la France n’est pas dépendante du gaz qatari et sa production de pétrole est ridicule. Il faut dire que le Fond souverain du Qatar a pris des positions importantes dans l’hexagone, et que le débouché pour les ventes d’armes n’est pas négligeable.
Il s’agit du premier accord de ce type signé entre le Qatar et un pays européen, ont déclaré des responsables du Qatar, qui cherche à renvoyer l’image d’un pays non isolé depuis la rupture avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte en 2017.
« Ce dialogue stratégique va fournir une plate-forme (…) de coopération dans différents domaines entre les deux pays, y compris la sécurité régionale, la défense, l’énergie, l’économie et la culture« , a déclaré le chef de la diplomatie qatari, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Le marché conclu constitue une « nouvelle phase » dans les relations entre les deux pays, a-t-il ajouté.
Il y a quelques jours, le Qatar a reçu le premier avion de combat Rafale parmi les 36 commandés à la France. Commande passée en 2015 pour un montant de 9 Milliards d’euros. Notons que la version qatari est dotée du viseur de casque israélien TARGO-II (ElbitSystem) et de la nacelle américaine Sniper, qui remplace le pod de désignation français Damocles. Ainsi, on voit bien se dessiner les alliés stratégiques de l’émirat.
Aussi, une centaine de missiles air-air MICA et air-sol AASM, ainsi que des missiles SCALP équiperont les avions. Enfin, l’émirat islamiste a commandé 60 missiles air-mer Exocet, de quoi lui assurer une sécurité en cas d’attaque saoudienne.
L’alliance avec les Etats-Unis et Turquie fortifie le Qatar
En effet, au-delà de la présence du CentCom (pour «Commandement central des États-Unis», couvrant les opérations militaires aux Moyen-Orient, Asie centrale et Asie du Sud) et de 10.000 soldats américains, qui provoque l’hostilité de Washington à toute opération armée saoudienne sur le sol qatari, Doha a signé en 2014 un accord de défense avec Ankara.
Une sorte d’«assurance vie» pour le Qatar la Turquie avait en effet renforcé ses effectifs au début de la crise dans l’émirat. Suite à un nouvel accord signé entre Ankara et Doha en août 2017, les capacités d’accueil de la base de Tariq Bin Ziyad (située au sud de Doha) ont été portées à 5.000 hommes.
Une présence dont fut reconnaissante l’Émir du Qatar qui, en retour, prêta à Erdogan son soutien financier lorsqu’à la mi-août la monnaie turque dévissa après l’annonce par Donald Trump d’une hausse des taxes sur les importations d’aluminium. Une annonce sur fond de crise politique entre Ankara et Washington. (Lu sur SputnikNews).