Lu dans Marianne du 28 octobre (extrait) :
En 2017, le département des Yvelines compte 70 lieux de prière musulmans et 500 fichés S. Deux cents sont en surveillance de la DGSI et 300 sous le contrôle du SDRT 78. Sous l’impulsion du commissaire Taltavull, le service met les bouchées double sur la surveillance des milieux islamistes… mais, très vite, dérange. Un autre obstacle intervient, celui des lâchetés locales.(…)
« En juin 2018, dans une note confidentielle à sa hiérarchie, Jean-Luc Tastavull évoque la brutale éviction du secrétaire général du conseil des institutions musulmanes des Yvelines au profit d’élus plus « rigoristes » soutenus par des élus locaux et notamment par Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental, ancien maire de Mantes-la-Jolie (*)… Le document policier fait état de la campagne d’intimidation menée sur cet animateur musulman réputé modéré, avec en toile de fond des soutiens électoraux promis par ses rivaux. « Un an plus tard, le commissaire Tastavull a été viré par Jean-Jacques Brot (*), le préfet des Yvelines, officiellement suite à des incidents à Chanteloup-les-Vignes», se souvient un policer local, très amer par le limogeage de son ancien chef. « A quatre mois des municipales de mars 2020, on lui a reproché ne pas avoir fait remonter au préfet une note sur une possible flambée de violences à Chanteloup, raille cet enquêteur, mais la vérité c’est que la lutte contre l’islamisme radical ne plaisait pas à tout le monde. »
D’ailleurs, selon cet enquêteur, le préfet des Yvelines, en 2020, a réclamé au RT la surveillance du milieu… évangéliste (*). « On a cru rêver », soupire cette source, dénonçant une forme « d’immobilisme général ». (..) L’intégralité de l’enquête de Marianne à lire ici >> Radicalisation : élus locaux et renseignement territorial, entre impuissance et lâcheté
Lire en complément : Dans les Yvelines, la grande compromission d’élus avec l’islam radical
(extrait)
« Comme à Ecquevilly, à proximité immédiate des Mureaux. Un ancien élu municipal, battu aux élections de juin, raconte : « On a vu arriver un imam qui disait que les femmes sans voile étaient des chameaux, ou de la viande… On s’est battus pour que la salle de prière sous l’école ferme. » Cet ex-élu dénonce un « abandon de l’État » et la « folie des barons locaux », avant d’être secoué de sanglots à l’idée de « ce grand gâchis » : « De nombreux musulmans nous ont demandé de lutter, mais on a été balayés », s’excuse-t-il.
L’ancienne maire d’Ecquevilly, Anke Fernandes, a elle aussi résisté jusqu’au bout. « On était seuls », souffle-t-elle, « écœurée ». En juin, elle a vendu sa maison et quitté la région. « Outre ses relations détestables avec les réseaux salafistes, les relations d’Anke avec Pierre Bédier étaient devenues exécrables », raconte l’un de ses proches. « Quand elle a compris que la préfecture, elle non plus, ne ferait rien, elle s’est rendue au Sénat, accompagnée d’Abdelaziz El Jaouhari, mais là encore en vain. Comme si tout le monde savait qu’une catastrophe était en route mais que personne n’y ferait rien. » Lire la suite