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9 novembre 2020 | Etats Unis

Joe Biden a donné des gages aux Frères Musulmans, notamment lors du congrès de l’ISNA

Lu dans Valeurs Actuelles du 13 octobre, par Alexandre del Valle (extrait)

Aux États-Unis, les administrations démocrates successives ont jugé bon de renforcer depuis les années 1990 l’influence des Frères musulmans et, sous l’Administration Obama, au sein même du gouvernement. Pour Alexandre del Valle, cette tentative de courtiser l’électorat musulman pourrait se retourner contre les démocrates, en persuadant ceux qui craignent le séparatisme islamiste que Trump est le meilleur garant de la sécurité nationale.

Si les musulmans ne représentent que 1% de la population totale des États-Unis, leur nombre est considérable dans les principaux États du « champ de bataille », les « swing States », comme la Floride et le Michigan. « Dans le Michigan, par exemple, Trump avait distancié son rival de seulement 10 000 voix, ce qui éclaire sur le rôle stratégique d’électorats minoritaires « pivots », et d’après nos recherches, il y a environ 150 000 électeurs musulmans inscrits dans le Michigan », se félicite Wa’el Alzayat, l’influent directeur général d’Emgage Action, un lobby islamiste électoral pro-démocrate sur lequel nous allons revenir. On se rappelle qu’en février 2016, à la suite d’un attentat terroriste à San Bernardino, en Californie, et de l’appel de Trump à interdire des voyages en provenance de certains pays musulmans, Obama avait visité pour la première fois la Société islamique de Baltimore — son premier passage dans une mosquée, alors qu’il s’agit d’un fief des Frères musulmans.

Joe Biden sur les pas pro-fréristes de Clinton, Obama et Sanders

En 2019, Joe Biden s’est affiché quant à lui très amicalement avec la Société islamique d’Amérique du Nord (ISNA) dans le cadre de cette même course démocrate aux voix islamistes. Étonnamment « réhabilitée » par l’administration Obama, l’ISNA, issue des Frères musulmans, a pourtant une longue histoire d’intégrisme, d’antisémitisme et de soutien au terrorisme palestinien du Hamas. En 2009, des documents du FBI découverts au cours du procès pour terrorisme de la Holy Land Foundation ont confirmé que l’organisation a été co-conspiratrice-financière de cellules palestiniennes terroristes des Frères musulmans, à travers des « Comités Palestine ». Malgré cela, l’ISNA a attiré depuis des grands noms à sa Convention démocrate annuelle, organisée à Houston, notamment le comédien Trevor Noah, l’activiste précitée Linda Sarsour, l’escrimeur olympique Ibtihaj Muhammad (par vidéo), le Premier ministre pakistanais Imran Khan, ou encore l’ex-candidat à la présidence, désormais soutien de Joe Biden, Bernie Sanders. Ce dernier a ainsi souligné la nécessité de « forger des coalitions progressistes et de renforcer la solidarité entre les communautés si un candidat démocrate espère vaincre le président Trump en 2020 ». Bref une alliance « islamo-gauchiste » contre le candidat républicain Trump honni. Rappelons que lors de la primaire, Sanders avait déjà reçu l’aval de nombreux élus et groupes musulmans, dont les représentants Ilhan Omar et Rashida Tlaib, les deux premières femmes musulmanes élues à la Chambre. S’exprimant devant les 6000 participants du forum, Sanders a soigneusement adapté sa rhétorique multiculturaliste-islamophile à son public en affirmant que la défense des lobbies islamistes américains participerait de la « lutte sociale en faveur des pauvres » et de l’antiracisme, rappelant à son auditoire qu’il avait protesté contre l’interdiction de voyager de l’Administration Trump pour les ressortissants de certains pays musulmans. Pour cet ex-candidat démocrate à la présidence de premier plan, s’adresser à la conférence de l’ISNA va dans le sens du chemin pro-Frères musulmans tracé par l’ex-membre du Congrès américain, le converti musulman frériste Keith Ellison, démocrate, candidat au leadership du parti démocrate, et rappelle le choix fou d’Hillary Clinton, de sa plus proche collaboratrice, Huma Abedin, de la vice-présidente Tim Kaine et du président Obama lui-même, de défendre les Frères musulmans tant aux Etats-Unis que dans le monde arabe durant son mandat. Premier élu musulman démocrate au Congrès, Keith Ellison, qui a passionnément soutenu les manifestations de Black Lives Matter, entretient quant à lui une relation de longue date tant avec les associations des Frères musulmans qu’avec la très radicale et antisémite Nation of Islam de Louis Farrakhan, le « black muslim » fanatique qui vante Hitler et prône le suprémacisme noir-islamique. Le Global Muslim Brotherhoods Daily Watch a ainsi rappelé qu’en décembre 2008, Ellison se rendit en pèlerinage à La Mecque lors d’un voyage payé par la Muslim American Society (MAS), un des dispositifs des Frères musulmans américains lié à l’organisation égyptienne, et qu’en septembre 2012, il assista à la 49e convention annuelle de l’ISNA avec Tariq Ramadan et Rachid Ghannouchi, le leader des Frères musulmans tunisiens du parti Ennahda. En février 2011, ce membre démocrate du Congrès déclara que les craintes d’une prise de pouvoir de l’Égypte par les Frères musulmans relevaient du « conspirationnisme » et étaient un « épouvantail », et il soutint activement, comme Obama, le candidat islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères (parti frériste de la Justice et de la Liberté, PJL), face aux nationalistes et modérés égyptiens. Signe que l’administration Obama défendait officiellement les Frères musulmans durant le printemps arabe égyptien, Barak Obama insista pour qu’au moins 10 membres des Frères musulmans égyptien du PJL soient autorisés à assister à son discours historique très islamophile, dit « du Caire », en juin 2009. Rappelons aussi que juste avant les primaires démocrates, en 2020, des groupes islamistes ont invité tous les candidats démocrates à assister à la convention annuelle de la Société islamique d’Amérique du Nord, l’un des plus grands rassemblements de musulmans Lire la suite dans Valeurs Actuelles version abonnés